Personnage(s) : 1 femme
Durée : 1 h 30
Création :
Résumé :
Elle rêvait de faire du cinéma. Elle se retrouve devant une classe d'ados. Comme son père, l'enseigneur. Tout est différent, et pourtant rien n'a changé. Comme lui, mais dans un tout autre contexte, elle s'interroge sur le sens de son métier, de sa vie, de ses passions.
La jeunesse, une fois de plus, nous rappelle que tout est toujours possible.
Troisième volet de la tétralogie commencée avec L'enseigneur et Photos de famille.
Extrait :
Le lendemain, la place de Chantal est vide.
Je ne sais pas pourquoi je fais ça: je m'assieds à la place de Chantal. J'ai les yeux tournés vers le tableau, vers la place du prof. Il n'y a personne à la place du prof. Il n'y a rien sur le tableau. Je leur dis: Quand vous regardez ça, comment vous faites pour rêver?
Ils disent: On regarde les autres.
– Les autres?
Ils disent: Ben, oui, à la télé.
Je suis bétonnée sur ma chaise. Je dis: Vous avez bien … envie? Ils disent: On est des riens. Les riens, ils ont droit à rien. Même pas le droit d'avoir envie. Je dis: Vous n'avez pas envie d'être les acteurs de votre vie?
Le cri résonne dans ma tête comme le coup de poing de Jérôme. J'entends dans mon crâne un bruit de bombardiers. Je sens dans mes veines une avancée de chars, de tanks, de canons. Je sens les mitraillettes et le martèlement des bottes.
Je crie!
Ils ne m'ont jamais entendue crier. Je crie. Comme une grenade qui explose. Je crie: Bande de vieux!
Presse :
Jean-Pierre Dopagne dresse un portrait cinglant de l'école qui n'a plus les moyens de son ambition, celle de former de futurs adultes.
Thierry Denoël, Le Vif/L'express
Un texte remarquable, très ciselé, ni sentencieux ni intellectuel, mais très en prise avec la vie réelle.
Luc Brunclair, Le Jour-Le Courrier
Traductions : italien
